_C'était dans des temps bien lointains,ou l'on croyait encore aux elfes et aux nains,aux douces fées et aux malins lutins,à la gente Morgane et au sage Merlin,aux sorcières et au Bons dieux...dans un village aux maisons de pierres sèches.
Un petit garçon vivait seul,dans ce village.Dans une maison entourée de fleurs merveilleuses.
Souvent,il se cachait dans les roseaux,pour observer le vol des hérons,guetter le passage furtif et bleuté d'un martin-pecheur.
Et lorsque l'automne arrivait,glissant partout,ses feuilles d'or,il observait le ciel et suivait aussi longtemps que ses yeux le pouvaient,le passage des grues cendrées...Là-bas,vers le sud,vers le soleil et il partait avec elles,sur leurs ailes,uidant le grand "V" toujours plus loin vers ses reves.
Lorsque le soir tombait,confondant les lumières et les ombres,il jouait de la flute en écoutant le cri nostalgiqe de la chouette-cheveche et les notes de son instrument avec celles de 'oiseau se mélangeaient se confondant les unes aux autres telles des amoureux.
Non loin de là,vivait une petite fille triste qu'il ne connaissait pas.
Elle partait le matin,au bord de la rivière et pechait longuement des poissons d'argent qu'elle faisait griller au feu de bois de sa grand-mère.
Souvent,elle s'arretait de pecher,pour suivre les bonds d'une grenouille verte ou le passage d'un rat gris parmi les hautes herbes et les fleurs sauvages,elle fermait les yeux et chantait d'une voix claire et douce,telle le murmure de larivière qui l'emmenait là-bas,très loin,ou les enfants sont toujours des rois et des reines.
Un matin qu'elle pechait,elle surprit une grande clochette bleue,accrochée à son fil.
Elle la ramena doucement vers elle et la regarda,meme,flétrie,à-demi fanée,elle la trouva jolie...si jolie,qu'elle décida de la garder,meme,séchée,dans un vase d'opaline tout près de son lit.
"D'ou viens-tu,jolie fleur?Tu ne pousses pas,par ici,il n'y a pas de fleurs comme toi,ici,alors,comment ça se fait que tu glissesainsi au fil de l'eau?Viens-tu d'un jardin...Oh!Comme j'aimerais voir ce jardin,c'es surement celui d'une fée..."
Elle rentra chez sa grand-mère et la première chose qu'elle fit,fut de lui montrer la fleur.
"Dis,mamy,toi qui connais si bien les fleurs,sais-tu d'ou vient celle-ci?Je l'ai trouvée ce matin,accrochée à mon fil de peche..."
"Oh! non,je n'ai jamais vu de pareille fleur par ici,sans doute,la rivière l'aura-t-elle portée de bien loin.Mais si tu cherches,Marie,tu trouveras surement..."
et les paroles de la bonne grand-mère étaient restées dans le coeur de la petite fille.
Le lendemain matin,elle déjeuna de bon appétit:une grande tranche de pain frais et du fromage de chèvre.
Dehors,il faisait bon et les ruelles sentaient l'été,le soleil,le bonheur de vivre.
Sur le mur,dans la cour,elle surrit une petite hirondelle sans doute tombée d'un toit alentour.Elle tenta de l'attrapper,mais l'oiseau voletait tant ben que mal et plus vite que Marie,dans la ruelle.
Finalement,à bout de souffle ,la fillette la rattrappa,elle la prit dans sa main et la déposa dans son chapeau de paille,c'est en courant,qu'elle rentra chez elle.
"Mamy,mamy,j'ai trouvé un oiseau,il est blessé,il est petit,c'est une hirondelle,mamy,il faut la soigner pour qu'elle puisse repartir à l'automne avec ses parents!"
"Oh!Mais ma pauvre petite,moi,avec mes vieux doigts raides et mes vieilles mains maladroites,je ne pourrai pas soigner ta petite amie.Donne-lui un peu d'eau fraiche et laisse-la repartir,peut-etre qu'elle aura assez de forces pour voler..."
La petite fille donna doucement à boire à l'oiseau puis le déposa sur le sol.L'hirondelle se remit à voleter maladroitement.Marie voulait etre certaine que sa protégée allait bien repartir comme sa grand-mère le lui avait dit,aussi la suivit-elle jusqu'à une petite barrière peinte en vert ou l'oiseau disparut,se glissant par dessous,avant de disparitre sous un grand massif de roses odorantes et toutes plus belles les unes que les autres.La petite fille était émerveillée,ellz regardait e jardin.Jamais,elle n'avait vu quelque chose d'aussi enchanteur...tout à coup,elle vit près d'elle,une haie d'énormes clochettes roses,bleues,blanches et reconnut celle qu'elle avait trouvée dans la rivière.
Tout au fond de l'immense jardin,il y avait quelqu'un.C'était un petit garçon,à-peine plus agé qu'elle,vetu de bleu,coiffé d'une casquette verte,il tenait dans la main,un gand arrosoir.Il se releva et découvrit Marie,si petite dont la tete dépassait à peine de la barrière.
"Salut!"dit-il."Qu'est-ce que tu fais,là?"
"Mon hirondelle,elle est dans tes roses,tu veux bien la reprendre?Elle est tombée d'un toit et elle va mourir si on ne la soigne pas..."
"Attends,je vais voir si je peux la trouver!"
Il découvrit très vite l'hirondelle et la regarda.
"Tiens,la voilà,ton hirondelle!Mais elle a une aile cassée et tu as raison,il va falloir la soigner!"
Il regarda lon guement Marie,caressant l'oiseau de son doigt,plein de terre.
"Tu sais,je ne t'ai jamais vu,ici...comment tu t'appelles?"
"Je suis...le garçon qui parle aux oiseaux,on m'appelle"Paddy"et toi,moi non plus,je ne t'ai jamais vue?"
Moi,je suis Marie,j'habite la petite ferme,au bord de la rivière,à l'entrée du village,avec ma grand-mère,je ne vais pas à l'école...mes parents sont partis quand j'étais toute petite,alors,c'est moi qui traisles chèvres et qui aide ma grand-mère,elle dit qu'ils sont au ciel et qu'ils ne reviendront jamais...Dis,c'est toi qui as planté ces fleurs?"
"Oui,moi aussi,mes parents sont morts.Nous étions partis d' Irlande,mais ils ont eu le typhus sur le bateau et ils sont morts."
"Tu es Irlandais,alors?"
"Oui,je vivais en Irlande,mais mon père habitait ici,c'est sa maison."
"Tu vis ici tout seul?"
"Oui,moi non plus,je ne vais pas à l'école,j'ai voulu y aller,mais les autres se moquaient de moi parce que j'étais dernier de classe et que je parle aux animaux,aux oiseaux,surtout!Je vais la guérir,ton hirondelle!Et un jour,elle s'en ira..."
"Qui s'occupe de toi,alors?"
"Personne,je n'ai besoin de personne,si j'ai besoin d'aide,je saurai appeler,mais tusais,je suis plutot du genre débrouillard..."
"Comment ça se fait que tu aies un jardin comme ça?"
"Ce sont...des fleurs des fées de mon pays,je les aime,je leur parle,elles me répondent,elles sont toutes différentes,Marie!!!Tu aimes les fleurs?"
"Oui,tu sais,je vais à la peche tous les jours et j'en ai trouvé une dans l'eau,une clochette,je l'ai faite sécher et je la garde elle est fanée,mais tellement belle!!!"
"Tiens,j'ai nettoyé mon jardin hier,j'ai jeté les fleurs fanées dans l'eau,pour qu'elles rejoignent la mer et retournent chez nous,et celle-là est arrivée...dans tes petites mains,comme un cadeau des fées,ele mourait et tu l'as rendue jolie en la gardant..."
Il regarda Marie de ses yeux profonds et sombres,Marie regardait les mains du petit jardinier elle n'osait pas le regarder dans les yeux...
"C'est drole...!"il respira profondément"Viens,Marie,je vais te montrer mon jardin"
Les 2enfants disparurent derrière une haie de genets en fleurs,melés de chèvrefeuille,comme dans un reve.
Pady apprit à la petite fille à reconnaitre chaque oiseau,ils faisaient ensemble de longues promenades presque sans se parler...
Et quand l'automne arriva,la petite hirondelle s'envola haut dans le ciel vers le sud...
Et chaque matin,lorsque Marie s'en va pecher,l'eau chantante de la rivière porte sa voix jusqu'à son ami.Alors,caché parmi les roseaux,il prend sa flute et se met à jouer.Et leurs notes se rejoignent,se mélangent,portées par le vent.Parfois,Marie ramasse une fleur portée par la rivière et elle sait ce que personne ne saura jamais...
Plus jamais,elle ne sera seule,plus jamais elle ne sera triste,puisqu'elle a rencontré"le garçon qui parle aux oiseaux"...
Je dédicace ce conte spécialement à Mokagule.
Chacun en fait ce qu'il veut,le comprend comme il veut,libre à vous de reprendre ...un peu de dessin...
Merci Hydra